Quand les parents s’en mêlentReportages

10 octobre 2005

Une journée pour vivre le développement durable à l’école : l’idée est lancée par les élèves de l’Athénée Jean Absil à Etterbeek. Leurs parents ont mis la main à la pâte pour la concrétiser. Une participation à tous les étages, succès à la clé.

« De nombreux cours parlent déjà d’environnement, explique Marc Osterrieth, Président de l’association des parents de l’Athénée royal Jean Absil, à Etterbeek. Nous voulons, grâce à cette journée thématique du 13 mai, aller plus loin et permettre aux élèves de rencontrer plusieurs personnes et associations actives sur les questions cruciales de l’avenir de la planète, de leur avenir ». animation CRIE« Plusieurs », un euphémisme : plus de 40 animations, allant d’un Film-débat sur les enjeux des relations Nord-Sud à un concert de musique à partir de matériaux recyclés, d’une expo sur le commerce équitable à l’analyse d’un climatologue sur le réchauffement climatique, d’une pièce de théâtre sur les aberrations de la surconsommation à un exposé sur les liens entre tourisme et environnement.

Imaginez l’effervescence. Ici, on déploie l’artillerie lourde. De quoi rassasier les quelque mille élèves des six années secondaires, tout heureux de voir s’arrêter les cours pour parler d’éthique, de solidarité et de responsabilité. C’est d’ailleurs eux, les élèves, qui avaient proposé ce fil conducteur lors d’un sondage pour la traditionnelle journée thématique de l’école. « C’est vraiment intéressant, témoigne Capucine van der Heyden, 15 ans, croisée le long d’un couloir bouillonnant. Je viens de l’igloo sur la biodiversité. Je vois mieux maintenant comment concrètement passer à l’action. Ça nous a d’ailleurs donné l’idée de monter un projet avec des copains de classe ». Comment définirait-elle le développement durable ? L’ado se gratte les cheveux : « la colle ! Je dirais : agir intelligemment au présent pour préserver le futur. »

Un nouveau rapport parents-écoles

L’action du jour, en l’occurrence, est largement portée par l’association des parents de l’école, une trentaine de chevilles ouvrières organisatrices de la journée. Bousculé entre l’accueil des intervenants, l’appel de la cantine et les interpellations de quelques ados, Marc Osterrieth souligne la plus-value d’un tel fonctionnement : « les centaines de parents sont autant de ressources mobilisables pour multiplier les contacts. Certains travaillent à l’ULB, d’autres à la RTBF ou dans des associations actives sur les questions de développement durable. Le potentiel est énorme. » Mais bien entendu, cela n’est réalisable que dans le cadre d’un partenariat fort avec la direction. « Car, plus fondamentalement, continue l’homme souriant, ici, nous essayons d’inventer un nouveau rapport entre parents et école ». À quelques encablures de là, le préfet Monsieur Capelle ne dit pas autre chose : « Même si les cours restent de la prérogative de l’école, les parents ont une place de partenaires privilégiés et représentent un apport évident lors de ce type de journée thématique. Mon rôle est naturellement de susciter et rendre possibles leurs initiatives ».

Des graines à cultiver

expoTrès bien, mais à la veille de cette journée mémorable, l’école montrait-elle déjà l’exemple en matière de développement durable ? Suit-elle les conseils qu’elle prodigue aujourd’hui à la pelle, histoire d’assurer la cohérence entre la parole et les actes, et partant la crédibilité du message éducatif ? Le préfet énumère : « nous avons un magasin J’M du Monde au sein de l’établissement, géré par les élèves. L’amicale de l’école va peut-être subventionner des produits équitables pour la cuisine. On essaie de rendre les élèves conscients de leurs responsabilités environnementales, on trie dans les classes et dans les préaux, mais ce n’est pas évident. Par contre, le papier recyclé, nous avons abandonné. » Un bon début, discret, que ce vendredi 13 mai offre la chance de pousser plus loin.

« Je viens d’une animation sur les changements climatiques. Je suis étonné de voir l’intérêt des élèves de 2e sur des aspects scientifiques très pointus, confie l’enthousiaste Madame Civilio, prof de latin-grec. Moi, ça m’a par exemple permis de leur montrer le lien entre Arctique et « Artos » : l’ours. Les intervenants extérieurs nous donnent des outils que l’on pourra exploiter dans la plupart des cours. Même dans le mien ». Gandhi, repris en introduction du programme de la journée, ne lui donnera pas tort : « Vous devez être le changement que vous voulez voir dans ce monde ».

Christophe Dubois,
article publié dans la revue Symbioses, n°67

Contact :
Athénée royal Jean Absil, 27 av Hansen Soulié à 1040 Etterbeek, T. 02 736 59 76, ar.absil.etterbeek@sec.cfwb.be

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