Permaculture

6 février 2007

« L’agriculture est l’activité la plus destructrice sur la face de la Terre. Elle est responsable de l’empoisonnement de 60 % de nos ressources d’eau et elle modifie la plupart de notre paysage. L’activité minière a un moindre impact quant à la destruction du sol ». C’est ce qu’un tel Bill Mollison a écrit – sans beaucoup de nuances – dans un article en 1997. Ce monsieur australien est censé être le père de la permaculture.

« Permaculture », kesako ? Culture permanente est l’étymologie du mot. Le but est de créer un environnement autosuffisant et stable qui n’utilise que ses propres ressources pour se reproduire. Les cultures – surtout plantes vivaces et arbustes – sont ‘permanentes’ car leurs variétés les aident à combattre les parasites. Toutes sortes d’insectes et autres animaux (vers, oiseaux, hérissons, taupes…) ont leur rôle fondamental dans cet « agro-écosystème ». L’homme, lui, n’est qu’un acteur qui collabore avec le reste de l’équipe pour la bonne réussite de l’ouvrage final. Il observe les interconnexions de la nature, en les respectant, et il n’intervient que pour collaborer avec celle-ci.

L’agriculture du « non-agir »

Du même bord que Mollison , le japonais Masanobu Fukuoka, lui aussi, a dédié sa vie à développer une méthode de culture naturelle. Après de nombreux essais et pas mal d’échecs, il s’est demandé si ce n’était pas mieux de « ne pas faire », plutôt que de faire. Il a, alors, formulé le concept d’« agriculture du non agir ». Il a d’abord aidé la nature à reprendre l’espace que plusieurs années d’agriculture intensive lui avaient ‘volé’. Ensuite, il a cessé de labourer sa terre, de désherber et d’utiliser des produits chimiques ou du compost préparé . Il a finalement élaboré une méthode qui ne produit aucun type de pollution et qui ne nécessite pas d’énergie fossile.

En dehors de cela, il en a tiré une production identique – ou même supérieure – à celle d’une ferme moderne japonaise. « Mes champs sont peut-être les seuls au Japon à ne pas avoir été labourés depuis plus de vingt ans, et la qualité du sol s’améliore à chaque saison. J’estime que la couche supérieure, riche en humus, s’est enrichie sur une profondeur de plus de douze centimètres durant ces années. Ce résultat est en grande partie dû au fait de retourner au sol tout ce qui a poussé dans le champ, sauf le grain» .

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