Les fringues autrement !Gestes pratiques

12 février 2008

magasin-vetements.jpgPorter des vêtements de seconde main, bios, éthiques et responsables… Des habitudes vestimentaires originales qui contribuent à diminuer son empreinte écologique. De plus en plus nombreux sont les endroits où les dénicher. Instant shopping durable.

Première étape du shopping écologique : les magasins de seconde main (comme Oxfam Solidarité, Les Petits Riens, Terre, mais aussi de nombreuses autres boutiques). Ils vendent des vêtements en leur donnant ainsi une deuxième vie. En se procurant des fringues dans ces friperies, des tenues originales sont trouvées et des économies sont engendrées… Pourquoi refuser une telle aubaine?
De plus, des déchets inutiles sont évités dans les poubelles grâce au réemploi, c’est un geste malin de donner ses anciens vêtements à une organisation ou de les revendre dans des friperies. Ils sont encore en bon état, mais ne sont plus à la bonne taille, ou simplement ne plaisent plus à leur ancien propriétaire. Histoire de goût ou de mode.
C’est si simple de s’en séparer sans les jeter aux ordures, ils peuvent être récoltés dans les conteneurs ou directement déposés dans les magasins par les donateurs. Des milliers de tonnes de textiles sont triés chaque année (les vêtements déchirés, troués ou sales ne sont pas les bienvenus !).
Oxfam Solidarité, Les Petits Riens et Terre sont porteurs du label éthique Solid’R. C’est la garantie que ces organisations respectent des critères éthiques et solidaires certifiés par l’organisme indépendant Ethibel.

S’habiller éthique !

Rendez-vous maintenant dans un autre type de commerce, les boutiques où l’on peut trouver des fringues dits « éthiques », « responsables » ou « solidaires ». Mais qu’est-ce que cela signifie au juste ? Le guide du vêtement responsable donne une définition : « C’est toute création de vêtement qui met en avant au moins une valeur sociale ou environnementale ».

La mode éthique c’est donc le respect des droits fondamentaux en matière de travail (salaires, liberté syndicale), de santé… C’est-à-dire tout ce qui respecte l’homme et les principes du commerce équitable.
Les vêtements peuvent aussi être qualifiés de biologiques s’ils privilégient les matières naturelles, cultivées, traitées et colorées avec des procédures de fabrication qui consomment moins d’eau, moins d’énergie et moins de transports, toujours dans le but de diminuer l’impact environnemental du produit tout au long de son cycle de vie.
Des organismes délivrant divers labels certifiés bio contrôlent les différentes étapes du travail.
Est prise en compte, la manière dont sont cultivées, récoltées et travaillées les matières premières.

Pour bien comprendre la différence entre les appellations « éthique, bio et équitable », l’émission québécoise « La vie en vert » explique dans un résumé:
« Au plan social, la mode éthique est caractérisée par le respect des droits des travailleurs en matière de salaire, de santé et de liberté syndicale. Elle bannit l’esclavage et le travail des enfants, où que ce soit dans le monde.
La certification biologique concerne l’aspect environnemental et garantit qu’aucun produit chimique n’est utilisé dans la culture et le traitement des fibres.
Le volet équitable quant à lui, repose sur l’aspect social et assure que les travailleurs, soit aux champs ou en usine, sont traités de manière équitable pour leur labeur. Un achat local pourrait aussi faire partie de cette catégorie.
Le vêtement éthique parfait n’existe pas. Il est très difficile d’en trouver qui répondra à toutes ces catégories. On considère donc qu’un vêtement est éthique dès qu’un seul critère est présent. Un tel achat comporte déjà un geste éthique et constitue tout de même un premier pas de consommation responsable. »

Filons du bon coton…

La culture de coton est la plus polluante du monde : elle utilise 25% des pesticides dans l’agriculture mondiale. Selon le WWF, il faut de 7000 à 29 000 litres d’eau pour produire un kilo de coton. Des chiffres énormes !
Le coton biologique contourne ces problèmes: ni pesticides, ni engrais chimiques, ni OGM ne sont utilisés pour sa production. Le coton est cueilli à la main et est filé de manière biologique. En ce qui concerne la teinture, elle ne contient pas de métaux lourds. Cela permet de préserver l’équilibre des écosystèmes ainsi que la fertilité des sols; les rivières et nappes phréatiques ne sont plus polluées par les résidus de ces polluants.

Outre le coton biologique, il existe d’autres matières comme le lin, la soie, le chanvre, le bambou et la laine qui sont issus de la culture biologique. Ces matières permettent à la peau de mieux respirer. Celles-ci sont moins polluantes que d’autres comme le nylon ou le lycra qui demandent beaucoup plus d’énergie pour leur création.

En plus du respect de l’environnement, ces cultures biologiques garantissent aux producteurs du Sud, un prix minimum d’achat leur permettant de couvrir les coûts de production et de faire vivre leur famille. Leur santé est également protégée vu qu’ils n’utilisent pas de pesticide, dangereux et, qui plus est, onéreux.

Bio tendance

Côté mode, de plus en plus de créateurs se lancent dans le bio et proposent des vêtements respectant ces valeurs, tout en restant tendance. Des jeans en passant par les sacs ou les écharpes, toutes sortes de vêtements et d’accessoires sont créés en mode bio. Les stylistes contribuent donc à leur tour à la diminution de l’empreinte écologique ! Plusieurs marques existent dans différentes « petites » boutiques peu connues comme la marque de vêtements Kachou, KF equity. De plus grandes enseignes, comme H&M, Billabong ou C&A ont également prévu de lancer leurs lignes de vêtements « bio » pour 2008. Les vêtements réalisés en coton bio de certaines grandes enseignes sont cependant parfois étrangement peu chers par rapport aux autres boutiques. Or, le coton bio est plus onéreux que le coton conventionnel, car son processus de fabrication (filature, tricotage, teinture) est plus long. Il n’est donc pas certain que la production respecte tout le cycle éthique demandé pour être reconnu tel un habit « responsable »… Il existe une soixantaine de labels différents, aux exigences parfois diversifiées. Prudence, donc !

Nettoyer : oui, gaspiller : non !

De retour chez soi après cette balade en ville, pensons à nettoyer notre linge sale en respectant la nature… Évitez les lavages trop fréquents si ce n’est pas nécessaire et veillez à remplir la machine au maximum. Choisissez plutôt des détergents écologiques ou des alternatives, tel qu’un peu de vinaigre additionné à quelques gouttes de lavande à la place de l’adoucissant. Éviter les séchoirs, ils consomment beaucoup d’énergie. Optez pour l’étendoir dans le jardin ou à l’intérieur…

Bref, que ce soit pour l’achat, le lavage, le don de vêtements qui respectent des valeurs éthiques, sociales ou environnementales, du bien sera fait à notre petite planète.

Françoise Carpiaux

Photo:
www.terre.be

Pour en savoir plus :

  • Le « Guide du vêtement responsable : pour changer le monde, un vêtement à la fois », sur Equiterre
  • « En savoir plus sur le réemploi » (Ca passe par le geste du mois) sur le site du Réseau Eco-consommation
  • Les Petits Riens, activités de seconde main
  • Oxfam Solidarité, seconde main
  • L’asblTerre, active dans la collecte et la valorisation du textile
  • « Analyse du cycle de vie : T-shirt en coton, plus noir que noir ? » sur info-durable.be
  • Infolabel.be, le guide des labels pour une consommation responsable (rubrique « Textile »), informant notamment sur les critères sociaux, environnementaux et économiques des produits
  • Le site du label éthique Solid’R informe sur les collectes de vêtements réutilisables et permet de localiser le conteneur textile le plus proche de chez vous
  • Infos concernant le label Ethibel, pour des investissements socialement responsables
  • La mode éthique, nouvel enjeu économique ou effet de mode? Ce blog est consacré à la mode éthique (bio et équitable), avec notamment des liens vers les boutiques de vêtements bio et/ou de commerce équitable
  • Idéo, vêtements en coton biologique et commerce équitable
  • Kachou, collection utilisant des textiles respectueux de l’environnement et confectionnée de manière éthique
  • , les vêtements éthiques et biologiques
  • Quelques infos en matière de consommation d’énergie (entre autres machines à laver) sur le site du WWF
  • Côté pédagogique: « La face cachée de nos vêtements : pour ceux qui voient plus loin que leurs vêtements » (K. Sabatier-Maccagno et L. Hamon, éd. Elka, 15 p., 2007, 2,50€), un livret de réflexion et d’activités pour aider les jeunes à répondre aux questions qu’ils ne se sont jamais posées concernant la fabrication de leur vêtement préféré, les marques, la publicité, la surconsommation… Du même éditeur, pour les enfants de 10 ans et plus, l’ouvrage « Les dessous de l’or blanc : la face cachée de nos vêtements« .

2 commentaires sur “Les fringues autrement !”

  1. carine dit :

    bonjour,

    je vous conseille aussi ce site : http://www.fantazia-shop.fr/
    il manque a votre liste, ce qui est fait pour les enfants du Nepal et vraiment top (construction d une ecole)…sans parler des sarouels ethniques trop confortables !
    J adorrrrrrr

    Cacar

  2. kianlemvo dit :

    Je vais savoir plus sur les soie