Une maison des associations modèleReportages

8 mars 2010

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Imaginez un grand bâtiment de 5 étages situé dans un quartier populaire, performant du point de vue écologique et dédié aux associations qui y trouvent un lieu d’activité durable et l’occasion de développer des synergies. Le rêve ! Cela se passe à Namur avec des soutiens publics et privés. Une société éthique anglaise par exemple…

Dans quelques mois, la Maison des associations va accueillir ses nouveaux locataires. L’un d’eux, Eric Allaer, de la fédération d’associations « Inter Environnement Wallonie » se souvient des débuts de l’aventure. « Nous étions plusieurs associations à nous trouver à l’étroit dans nos locaux. Nous avons pris contact avec « The ethical property ». Cette société coopérative anglaise acquiert des immeubles qu’elle met à disposition des associations à des tarifs intéressants. Une maison du développement durable avait déjà pu se monter à Bruxelles par ce biais. Pourquoi pas à Namur ? »

C’est ainsi qu’un groupe d’associations diverses se constitue, allant de la petite association de naturalistes composée uniquement de bénévoles à la fédération salariant une trentaine de personnes. Petit à petit, d’autres structures vont rejoindre le mouvement : associations de solidarité, et aussi structures de l’économie solidaire comme une recyclerie ou un groupement d’agriculture biologique. Un comité de pilotage se monte et les échanges vont bon train avec les partenaires.

Une vitrine et un outil de sensibilisation

« Nous avons trouvé ce grand bâtiment proche de la gare qui datait des années 70. il fallait tout refaire, mais c’était l’occasion de le rénover de façon entièrement écologique », note le chargé de mission.

Quelques chiffres :
- Montant total de l’opération (achat + rénovation) : 3,9 millions d’euros
- 150 postes de travail
- Le loyer sera inférieur de 10 à 20 % aux tarifs du marché.

Le financement de l’affaire ? The ethical property a acheté les lieux, et la rénovation est financée par le ministère wallon de l’environnement. « Nous avons eu notre mot à dire », remarque Eric. « Nous avons insisté pour que les travaux de rénovation soient effectués par des entreprises de l’économie sociale ».

Les intérêts présentés par ce projet sont multiples pour les associations. D’abord, la logistique commune donne un cadre exceptionnel de travail : salle de conférence, cafétéria, centre de documentation, jardin-modèle… D’autre part, cette proximité permet de développer une synergie entre les structures et leur donne aussi une visibilité plus grande sur le territoire. C’est pour les associations, notamment les plus petites, l’assurance de garder un local de façon pérenne. C’est aussi un outil de sensibilisation du grand public, par le biais de visites possibles de ce bâtiment écologique, avec son chauffage gaz/biomasse, sa haute performance énergétique, ses parkings spéciaux pour les voitures partagées… « C’est enfin l’occasion de nouer des partenariats avec ce quartier populaire », note Eric. « Nous pourrons organiser des animations avec le comité de quartier. »

Alors, exemplaire, cette initiative ? « Il reste encore des points à régler : nous aimerions aller à l’inverse de la logique de marché. Pourquoi ne pas proposer aux plus grosses associations de payer plus pour que les plus petites puissent payer moins ? », note l’exemplaire militant. Cohérence jusqu’au bout, dans l’alliance entre écologie et social, n’est-il pas ?

Patricia Hanssens, MRES
Article publié dans Le 23, le journal d’expression des associations du réseau MRES – Maison Régionale et de l’Environnement des Solidarités (n°198, hivers 2009-2010)

Echange d’articles dans le cadre du projet EnviroDoc
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Union européenne: Fonds européen de développement régional

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