L’élevage des poules à la portée de tousGestes pratiques

10 mai 2011

Elever des poules ne présente pas que des avantages concrets. C’est aussi amusant, cela demande peu de travail, et c’est même franchement très simple. Sachez toutefois vous en tenir, dès le départ, à quelques règles de base. Vous démarrerez ainsi du bon pied…

Les poules ont sans le moindre doute leur place dans un petit jardin. Elles gardent l’herbe rase, avalent sans la moindre gêne les insectes inutiles du verger et recyclent les restes de plats cuisinés qu’on ne peut pas mettre sur le tas de compost. Pourquoi dès lors s’en priver ?

Trucs et astuces pour bien démarrer

1. Pour éviter que le terrain où vous élevez vos poules ne devienne vite le mont pelé, cinquante à cent mètres carrés sont nécessaires si vous souhaitez accueillir quatre poules. Vous laisserez ainsi moins de place à la boue et aux flaques. C’est d’autant plus intéressant que les poules détestent avoir les pattes mouillées ; elles peuvent même en tomber malades.
2. En été, veillez à aménager quelques coins d’ombre et préparez surtout un emplacement où vos poules pourront trouver refuge par mauvais temps.
3. Un poulailler de quatre places doit avoir une surface minimale d’un mètre carré. Pour vous faciliter le nettoyage, une cabane de deux mètres de haut n’est pas un luxe superflu. Les ouvertures de ventilation – entrée et sortie – se trouveront de préférence sur le côté sud. L’aération doit être efficace, tout en évitant les courants d’air. Une protection suffisante contre l’ardeur du soleil d’été est également chaudement recommandée.
4. La ration quotidienne en grains pour poules sera complétée avec des « mauvaises herbes » du jardin – ou du potager -, ainsi que des restes de repas. Prévoyez toujours une petite auge d’eau fraîche pour qu’elles puissent boire.

De nombreuses communes font la promotion de l’élevage des animaux de basse-cour ; elles proposent même des poules à la vente. Quelques poules dans votre jardin réduiront rapidement la montagne de vos déchets ménagers.

5. Une poule pond entre cent cinquante et deux cent cinquante œufs par an. La plupart des poules arrêtent de pondre à la fin de l’automne pour recommencer dès que les jours rallongent. Avec quatre poules, une famille moyenne peut même distribuer des œufs aux voisins et aux amis, dès le printemps.
6. Informez-vous auprès de votre commune afin de savoir si des réglementations spécifiques à l’élevage des poules (et des coqs !) sont éventuellement d’application dans votre quartier.

L’intégration dans le jardin

La culture d’arbustes et de végétation en tout genre permet une intégration harmonieuse du parcours destiné aux poules dans le reste de votre jardin. Des clôtures en bois sont certainement plus adaptées que des poteaux et du fil de fer. Les cultures de baies comestibles constituent un complément bienvenu pour l’alimentation de vos poules et le semis d’un mélange d’herbes sauvages dans des coins ensoleillés s’avère bien intéressant pour reverdir les surfaces dénudées. Et si votre préférence va aux graminées, un mélange de différents types d’herbes, comme les herbes des prés ou les herbes de fourrage, peut alors être conseillé.

A déconseiller au menu des poules
Les poules sont omnivores par excellence. Grâce à elles, on se débarrasse donc de pas mal de déchets de cuisine. Il est toutefois préférable de ne pas leur servir n’importe quels restes. Les poules n’apprécient pas les peaux d’oignons et les feuilles de poireaux, pas plus que les pelures de bananes, d’agrumes ou de kiwis. Ne leur donnez pas non plus de pain moisi ou des reliefs de repas trop salés, comme de la charcuterie ou des croûtes de fromage. L’herbe coupée ne pose aucun problème, tant qu’elle est fraîche et servie sans excès !

Des plantes toxiques

Quand elles courent en liberté, les poules savent intuitivement quelles plantes sont toxiques pour elles. Mais, dans un parcours clôturé, elles s’en vont parfois becqueter des plantes néfastes, juste par ennui ou par curiosité. Il est donc préférable de retirer la chélidoine, la renoncule rampante et la morelle noire. Evitez également que les alentours de leur parcours soient pourvus de plantations d’ifs, de digitales, de lauriers-cerises, de cytises et de glycines, ou encore de plantes à croissance rapide comme la renouée de Chine. Si les feuilles de cette dernière venaient à s’égarer dans l’auge de vos poules, celles-ci pondraient moins, voire plus du tout !

Un parcours agréable

Pour dormir, les poules ne se couchent pas dans la paille ! Elles vont se percher. A cette fin, il faut donc fixer, entre deux parois, à environ un mètre de haut et à trente-cinq centimètres du mur de fond, un solide morceau de branche bien arrondi d’environ cinq centimètres de diamètre. Prévoyez aussi, sous le perchoir, une planche à excréments qui permettra la récolte des déjections de vos poules. Les excréments peuvent ainsi être régulièrement ôtés à l’aide d’un simple racloir afin d’éviter que le sol soit trop vite souillé. Dans un petit coin obscur et tranquille, on installera un nid de ponte garni de la paille où les poules pourront tranquillement aller se délester de leurs œufs. Ménager un couvercle muni de charnières dans le toit simplifiera aussi le ramassage des œufs en permettant le transport du nid de ponte à l’extérieur du poulailler.
Le sol de l’abri doit rester bien sec et être aisé à nettoyer. Il peut être fait de bonne terre battue, de carrelage ou de béton. Amenez-y également une couche de litière faite de paille, de copeaux de bois débarrassés de poussières ou de fibres de lin.
Si vous redoutez que des maraudeurs comme les hérissons (des voleurs d’œufs !) ou les renards fassent irruption dans l’abri, prévoyez alors une solide porte que vous fermerez convenablement le soir venu. Mais gardez à l’esprit que votre abri à poules doit rester spacieux et bien ventilé.

Des œufs ou de la viande ?

Le plus souvent, lorsqu’on commence un élevage, on ne pense pas immédiatement à l’abattage et au plumage de jeunes poules à mettre au pot. Celui qui débute reçoit, en temps et en heure, son œuf tout frais… Au départ, il n’est pas nécessaire d’en demander davantage.
Les poules brunes, plutôt indéfinissables, que vend la commune satisfont parfaitement ; elles semblent bien tranquilles et vous sont même très attachées. Elles sont surtout reconnaissantes de tous les bons restes qui leur viennent de la cuisine. Les enfants vont les observer avec plaisir et trouvent merveilleux qu’une poule vienne picorer des graines dans leurs mains.
Après quelques années d’éducation avicole élémentaire et après réflexion, l’éleveur peut cependant opter pour une race locale bien réputée qui répond mieux à ses souhaits : une grosse blanche, excellente pondeuse, ou une petite brune qui donne un jaune d’œuf d’un orange foncé, des animaux calmes et résistants avec encore un peu de viande sur la carcasse, ou de violentes ‘krieltjes’ très colorées (des poules naines).
Entre-temps, vous aurez peut-être appris que les poules passent la nuit enfermées et au sec, qu’elles doivent courir toute la journée avec application et être nourries de manière variée… Ainsi, elles tombent rarement ou jamais malades ; elles se contentent généralement d’un nettoyage mensuel en profondeur de l’abri et de la couche de litière.

Le renard est de retour

Alors que la rage est sous contrôle depuis un bon moment, les renards ne sont plus chassés ni tués. Par conséquent, leur population se développe à nouveau. Et comme ces animaux s’adaptent facilement à différents contextes, on les voit arriver jusque dans les environnements citadins. Les renards mangent surtout des rats, des souris et des lapins, mais ils apprécient également le poulet domestiqué lorsqu’il tombe dans leur champ de vision d’affamé. Dans une région champêtre, il ne suffit peut-être pas de verrouiller le poulailler la nuit quand, même en plein jour, le renard se creuse un chemin jusque dans l’enclos. Pour une protection parfaite, une clôture est nécessaire ; il faut certainement la prévoir d’une hauteur d’un mètre trente, avec un sommet recourbé vers l’extérieur. La surface extérieure sera également protégée contre les tentatives d’intrusion par des dalles de quarante centimètres sur quarante. Bien intégrer une telle construction dans le reste du jardin n’est toutefois pas une sinécure…

Article de Luk Naets (Velt vzw), paru initialement dans le périodique de KVLV « Vrouwen met Vaart » d’avril 2011, et traduit du néerlandais par Dominique Parizel et Sophie Maerckxdans pour « Valériane » périodique bimestriel de l’association Nature et Progrès (n°89, mai/juin 2011)
Photos : Velt vzw

En savoir plus:

  • Le livre « Het ecologisch houden van kippen » (en néerlandais uniquement), pour apprendre à élever des poules de façon écologique, facile et complètement évidente… Plus d’informations sur www.velt.be/publicaties
  • Un nouveau livre (et en français!) : « J’élèverais bien des poules » (éd. Terre vivante, 96p., 2012) : tous les conseils pratiques pour se lancer dans un élevage familial et bio : concevoir le poulailler, choisir ses poules, les nourrir et les soigner…
  • 57 commentaires sur “L’élevage des poules à la portée de tous”

    1. mohamed awal dit :

      mon c est mohamedawal.je suis togolais .moi j ai deja fais l elevage des poules locales c est rentable et c est pas couteux.mais mon problemme j aimerai avoir une surface sur laquelle je ferai plus multiplier les poules.jusste un aide de terrain ….voici mon contact 228 92491249 ou 22899774270.awal on peut s associé

    2. Entreprise elagage dit :

      Jolie article, bravo. C’est très intéressant!
      :)

    3. Céline dit :

      Je vous conseiller de contacter l’association GAIA qui pourra peut-être vous aiguiller : http://www.gaia.be/fr
      Ou bien un vétérinaire, tout simplement!
      Bonne chance

    4. Meb' dit :

      Bonjour,

      L’une de nos deux poules est malade : Elle refuse de boire, de se nourrir et se laisse facilement toucher, caresser et manipuler alors qu’elle fuit d’habitude. Elle ne pond pas non plus. Elle aurait peut être mangé des baies de laurier sauge, et nous voudrions savoir si ces dernières sont toxiques. Merci d’avance de votre réponse.

    5. Julia dit :

      Bonjour,

      je n’arrive pas à trouver des conseils clairs concernant l’élevage de poules. Voilà j’ai pris deux poules pondeuses. elles ont un poulailler (acheté tout fait en kit et monté) qui est placé lui-même dans un enclos, ceci pour les protéger des prédateurs (avec du grillage très serré à cause des fouines). Le soir elles vont se coucher dans le poulailler, on ferme donc l’accès pour aller dans l’enclos, le poulailler a aussi une petite surface grillagée, mais on ne ferme pas la trappe intérieure. Est-ce que cela gêne ? pour les prédateurs il ny’a pas de risque vu qu’il y’a double-enclos, mais par rapport au froid, est-ce embêtant ? oui puis-je le faire l’été et pas l’hiver ? par rapport au climat j’aurais besoin de conseils. Merci !

    6. kaddoury dit :

      Bonjour,je voudrais faire un élevage de poule pondeuses mais j’ai pas de terrain agricole il me faux environs 30 ares merci de me faire une proposition sur le secteur de Bethoncourt (25) voici mon n’ de tél:07.70.34.11.29

    7. GILBERT . N dit :

      bonjour , je voudrais monter un projet pour elever des poules pondeuses. aidez moi a monter le projet pour 1000 poules. merci de me repondre.