1992 : l’odyssée du développement durable ?Clés pour comprendre

10 avril 2012

En 1992, le Sommet de Rio avait abouti à un programme ambitieux au niveau planétaire et à la notion de développement durable. 20 ans plus tard, place aux constats… mitigés.

Pas glop…
Alors que Rio+20 se prépare, la conférence sur le climat qui s’est tenue à Durban en décembre a abouti à un accord gravement déconnecté de la réalité de l’urgence climatique.
Une fois encore, les états « mauvais élèves » ont remporté la partie face aux pays qui sont victimes directes des changements climatiques. Toutes les décisions importantes sur la prolongation du Protocole de Kyoto ont été repoussées à 2012 sans certitude d’aboutir. Alors que les objectifs de Durban devaient permettre de nous maintenir sous les 2°C de réchauffement, nous nous dirigeons vers un réchauffement de 4°C.

C’est la plus importante conférence internationale jamais réunie puisqu’elle a rassemblé les représentants de 178 pays. Pour la première fois dans l’histoire géopolitique de la Planète, plus de 110 chefs d’état ont signé lors du Sommet de la Terre « la Déclaration de Rio » et se sont engagés à respecter 27 principes fondamentaux.

« Les êtres humains sont au centre des préoccupations relatives au développement durable. Ils ont droit à une vie saine et productive en harmonie avec la nature. » Les 26 autres témoignent d’une prise de conscience universelle de la fragilité des éco-systèmes à préserver et d’une indispensable solidarité à privilégier pour survivre Tous !

Des inégalités qui s’aggravent

A l’heure du bilan RIO + 20, le constat est amer : les inégalités sociales se sont aggravées du fait d’une gestion mondialisée des biens communs vitaux : l’eau, les sols, les ressources non renouvelables. Sous couvert de libre concurrence, la rentabilité pour quelques-uns a rapidement anéanti les espoirs de partages et de solidarité. La montée en puissance de technologies nouvelles en matière d’information et de communication a facilité les dérives de l’appétit insatiable de multinationales avides de profits rapides.

(c) Frédéric Verheu

L’augmentation du nombre de migrants victimes de guerres civiles, de désastres écologiques est devenue alarmante. Même dans les Pays « dits » riches, les inégalités écologiques s’accentuent. C’est dans les logements les plus vétustes que la demande en énergie augmente du fait de la mauvaise isolation du bâti ou que les fuites d’eau sont détectées trop tard ; les coupures d’eau ou d’électricité se multiplient voire même les expulsions de familles précaires pour non paiement de loyers.

Un formidable déclencheur

Global/local : des notions nouvelles et des espoirs immenses : le Sommet de RIO a aussi été un formidable déclencheur de l’évidente nécessité de l’implication des usagers, des habitants pour toute décision majeure les concernant. Il a fallu de nombreuses années pour que la mise en œuvre d’une gouvernance participative responsable et déterminée prenne forme. Mais elle existe au sein de multiples collectivités territoriales disséminées en de nombreux points de la Planète : c’est là que réside la solution de la formidable mutation en devenir.

Les dérives marchandes ont déclenché une vague d’indignation tellement forte que les notions de partage, de solidarité, de liens humains reprennent le dessus pour retrouver l’esprit de Rio 1992 où les décisions à prendre le sont en écho avec les conséquences induites sur le « reste » du monde !


Anita Villers
, EDA
Article publié dans Le 23, le journal d’expression des associations du réseau MRES – Maison Régionale et de l’Environnement des Solidarités (n°206, hiver 2011-2012)

Echange d’articles dans le cadre du projet EnviroDoc
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Union européenne: Fonds européen de développement régional

Un commentaire sur “1992 : l’odyssée du développement durable ?”

  1. boot dit :

    L’odyssée du développement durable illustrée:

    http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/sites/odyssee-developpement-durable/