Ces écogestes qui comptentGestes pratiques

7 novembre 2006

Ressources à bout de souffle, climat qui débloque,… L’état de la planète n’a rien de rassurant. Pour tenter d’inverser la vapeur, les propositions de gestes aux quotidiens se font de plus en plus nombreuses. L’exemple avec « Défi pour la Terre » et « Gagnez 1000 euros » qui, chacun à leur manière, invitent les citoyens à réduire leur impact sur l’environnement.

Chaque jour, des données alarmantes concernant l’état de la Terre rebondissent d’un coin à l’autre de nos têtes. Les rapports scientifiques se succèdent, annonçant les dégâts auxquels la planète doit faire face. Ces préoccupants constats s’accompagnent le plus souvent d’une demande expresse aux individus, collectivités et gouvernements d’agir pour modifier la tendance.

S’ils ne suffisent pas (une action politique devant également être de rigueur), les gestes posés par chaque individu au quotidien pèsent dans la balance de la protection de la planète. Nombreuses sont les organisations qui oeuvrent dans la sensibilisation des consommateurs, leur proposant d’agir en tant que « consom’acteurs » conscients de leurs choix. Le politique comme les entreprises seront d’ailleurs plus enclins à agir s’ils entendent le souci des électeurs-consommateurs. Parmi un riche panel d’initiatives, en voici deux récentes. Si leurs finalités sont similaires, les démarches diffèrent quelque peu. Mais toutes deux tentent, sans culpabiliser, d’ouvrir nos yeux sur l’impact que certains comportements anodins peuvent avoir sur la planète, tout en fournissant des pistes d’actions concrètes.

« Défi pour la Terre », l’engagement au quotidien

S’engager, individuellement ou collectivement, au travers de gestes concrets pour réduire l’impact humain sur l’environnement, tel est le « Défi pour la Terre » lancé par la Fondation Nicolas Hulot et l’asbl Kréativa. Enfants, adultes, communes, villes, associations, entreprises,… tous sont invités à opter pour des gestes écocitoyens dans leur quotidien.

Cette campagne s’articule autour de plusieurs axes. « Nous tentons de contacter un maximum de gens, tant au niveau individuel que collectif, pour les inviter à diminuer leur empreinte écologique », explique Fabrice Delvaux, secrétaire général de Kréativa. « Nous comptons aussi mettre en place des animations dans les écoles et agir sur le personnel des villes et communes, ainsi que sur les entreprises. Le but étant de tisser un véritable réseau. »

Relever le « Défi pour la Terre » passe par l’engagement. Libre à chacun de cocher un ou plusieurs des 10 gestes concrets proposés par la campagne (soit via le folder disponible auprès des coordinateurs, soit via internet sur www.defipourlaterre.be). Des gestes qui font partie des incontournables: trier ses déchets, éteindre ses appareils électriques, isoler son habitat, éviter la voiture,… Ces engagements pris au niveau individuel seront ensuite additionnés. Ainsi, à tout moment, en se rendant sur le site, il sera possible de prendre connaissance du nombre de personnes engagées et de mesurer les émissions de CO2 évitées grâce aux gestes mis en œuvre.

Le site permet aussi de mesurer son propre impact sur la Terre et les conséquences de ses comportements. Parallèlement, davantage de propositions d’actions concrètes balayent non seulement les différentes pièces de la maison, mais aussi l’école, le bureau, la nature, les transports,… Une action globale qui passe aussi par l’écocitoyenneté, afin de contribuer au développement des idées et des actes, en s’informant ou en interpellant les élus, par exemple.

Outre des données pour comprendre le développement durable et les changements climatiques, le site Défipourlaterre.be comprend aussi une section pour les jeunes. Defipourlaterre.be dépasse le cadre individuel en proposant à l’ensemble de la société civile d’appeler à la mobilisation, afin de réunir un maximum d’acteurs autour de la diminution de l’impact humain sur l’environnement.

« Gagnez 1000 euros », l’environnement passe par le portefeuille

Il ne s’agit pas d’un nouveau jeu de la loterie nationale, ni du prochain divertissement télévisé jetant de la poudre aux yeux de milliers de téléspectateurs ahuris. Rien de tout ça. « Gagnez 1000 euros » n’est autre que la nouvelle campagne du Centre de Recherche et d’Information des Organisations de Consommateurs (CRIOC) qui part de ce constat : sans bénéfice individuel (en l’occurrence l’argent), le consommateur n’est pas motivé à modifier en profondeur ses comportements. Changer ses petites habitudes n’a pas l’air de couler de source, tant les effets annoncés sur l’environnement semblent éloignés, dans l’espace ou dans le temps.

Et aussi…
« Défi énergie » : la Région bruxelloise lance un défi aux ménages bruxellois, celui d’adapter pendant six mois leurs comportements quotidiens afin de réduire leurs factures et leurs émissions de CO2 dans l’atmosphère d’une tonne
« Achats verts » : le Réseau Eco-consommation donne des conseils utiles pour prendre en compte la dimension environnementale dans l’approvisionnement de la commune, l’école, l’entreprise ou l’organisation
« 8 gestes pour la planète » : outils et animations pour les jeunes de 5 à 18 ans mis à la disposition des enseignants par Bruxelles Environnement
« Ça passe par moi » : six associations proposent de poser chaque mois un geste concret en faveur d’un développement durable et équitable

On s’en doute, le fil conducteur de « Gagnez 1000 euros » est de gagner de l’argent (ou plutôt de faire des économies) tout en agissant en faveur de l’environnement. Pour ce faire, un site (www.gagnez1000euros.be) propose de calculer son économie d’argent en quelques clics. Au final, une colonne de bons points indique l’argent économisé grâce aux gestes déjà accomplis au quotidien, tandis qu’une colonne d’efforts à faire montre le nombre de centaines ou de milliers d’euros qu’il est encore possible d’économiser et comment.

Des « Trucs et astuces » articulés autour de 8 thèmes, de l’alimentation à l’entretien en passant par l’eau ou la mobilité, permettant aussi d’adopter des gestes plus économes et plus respectueux de l’environnement. Saviez-vous, par exemple, que réduire de 2 minutes la durée d’une douche qui normalement dure 8,5 min permet d’économiser sur un an 11m3, soit 26€ ? Ou encore que les volets permettent de diminuer la perte d’énergie de 25% dans le cas de doubles vitrages et de 60% dans le cas de simples vitrages ?

Les pistes existent pour sensibiliser le citoyen à opter au jour le jour pour ces gestes respectant l’environnement. Autant d’idées à colporter au travers d’animations avec des jeunes, en classes ou lors de formations d’adultes, et qui, espérons-le, devraient stimuler les décideurs à eux aussi agir concrètement.

Céline Teret

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