Donner est sans doute une notion plus souvent associée au domaine social qu’au domaine environnemental. Pourtant, le don (d’un objet) est une notion faisant partie du réemploi, une notion qui associe étroitement environnement et social.

Un don pour toi, le réemploi pour tous

Le terme de réemploi est un peu technique, voire jargonnant. Il n’est d’ailleurs pas très bien compris de manière générale… En effet, les enquêtes réalisées en 2005 par le Crioc sont sans appel : si 60% des personnes interrogées disent connaître le terme, à peine 17% d’entre elles l’associent à la bonne définition.

Ce réemploi résume pourtant des actions que l’on connaît tous : donner un vêtement à une association caritative, c’est du réemploi. Remettre un vieux pull des années 70 parce que cela revient à la mode, c’est aussi du réemploi. Réparer son vélo plutôt que de céder aux sirènes des nouveaux vélos tout beaux tout chauds, c’est aussi du réemploi. Réemployer consiste donc à « récupérer ou à réparer un produit ou une matière pour l’utiliser sans modification de sa forme ou de sa fonction ».

De manière plus détaillée, le réemploi ne se limite cependant pas au don puisque le troc, la vente ou l’achat via des brocantes, des sites d’enchères sur Internet sont autant de manière de pratiquer le réemploi. Nous n’aborderons cependant que la notion de don dans ce dossier.

Donner un objet, c’est lui offrir une seconde vie !

Donner des objets, qu’il s’agisse de vêtements, d’équipements sportifs, d’appareils électroménagers, de jouets ou autres… présente trois types d’avantages :

• Social : en aidant des personnes à accéder à des produits qu’elles n’ont pas la possibilité ou l’envie d’acheter neufs ;
• Economique : la collecte, la réparation , la distribution, la revente des dons créent des emplois, souvent réservés à la réinsertion de personnes en difficulté. Les organismes (entreprises d’économie sociale…) actifs dans ce domaine fonctionnent principalement grâce au don ;
• Ecologique : car d’une part tout produit réemployé ne deviendra pas un déchet qu’il faudra gérer. D’autre part, réutiliser un objet évite de devoir en acheter un neuf pour le même usage : voilà autant d’énergie et de ressources épargnées ! Le réemploi offre donc un bénéfice direct pour l’environnement.

Pour ce dernier point, le réemploi permet essentiellement de gagner ce que l’on appelle l’énergie grise ou le sac à dos écologique. Par exemple, la fabrication d’un GSM nécessite pas loin de 30 kilos de matériaux. Plus de détails dans notre dossier énergie grise et dématérialisation !

A qui donner ?

On peut favoriser les échanges de vêtements entre les proches (cercle familial ou d’amis). Les enfants grandissent tellement vite qu’il est facile d’échanger en famille, entre amis ou voisins les vêtements de ceux-ci. De plus, ces vêtements peu portés sont bien souvent en très bon état.

On peut aussi se débarrasser de ses vieux vêtements au profit d’une entreprise d’économie sociale. Dans ce cas, il faut garder à l’esprit lors du tri, qu’ils sont destinés à être portés par quelqu’un d’autre. Ne conviennent donc pas les vêtements salis, rapiécés ou abîmés. Il est très important de faire attention à la qualité de ce que l’on donne car au final, ce ne sont que 7 à 10% des vêtements actuellement récoltés qui sont directement utilisables. Le reste évolue entre chiffons et déchets véritables, dont les entreprises d’économie sociale doivent assumer le coût de la gestion et/ou de l’élimination!

Si vous souhaitez renouveler un équipement, votre appareil usagé peut peut-être encore servir. Même s’il ne fonctionne plus, il peut constituer une source utile de pièces détachées (excepté pour le petit électroménager). Pourquoi ne pas en faire don à une association ou une entreprise d’économie sociale ?

Spécialisées dans la récupération et le réemploi, celles-ci collectent, remettent en état et revendent à prix réduits des équipements qui peuvent encore fonctionner. Ces réseaux permettent en outre à des personnes en difficulté de se réinsérer dans le monde du travail. Attention, toutes ces entreprises d’économie sociale ne reprennent pas les objets à réparer, certaines ne reprennent, à l’instar des vêtements, que les objets en bon état directement réutilisables.

Où donner ?

Il est préférable de fréquenter les enseignes ayant un but social et non strictement commercial. Le fonctionnement de ces magasins offre un travail valorisant et l’opportunité d’être formés à des personnes en marge du marché de l’emploi. Ces ateliers participent ainsi à la réinsertion sociale par le travail de personnes en difficulté. C’est un secteur qui a besoin d’être soutenu.

Certaines enseignes soutiennent également des projets de développement dans les pays du Sud.

Afin de distinguer les acteurs de l’économie sociale des entreprises à but uniquement commercial, fions-nous au label Solid’R. Basé sur le contrôle du respect par les membres d’une charte éthique, il donne une garantie sur les objectifs visés : humanitaires et au profit de la collectivité. Il est certifié par l’organisme indépendant Ethibel (les organisations labellisées respectent des critères éthiques et solidaires).

Ringard le réemploi ? … au contraire !

Donner est un geste rempli de sens à bien des égards. Mais pourquoi ne pas aller plus loin en pratiquant le réemploi ? Par exemple en s’habillant en « seconde main », ou encore en achetant un vieux lustre revenu au goût du jour, ou en réparant la table qui dort au fond du garage…

Un des atouts principaux de l’achat de « seconde main » ou de « seconde vie » c’est sans équivoque le prix ! Bien moins cher que les réseaux de distribution classique (pour un niveau de qualité tout à fait comparable), les magasins de seconde main sont très intéressants pour les économies.

Soyons créatifs et transformons ! Relooker soi-même ses vieux vêtements ou dénicher « le » top seventies qui fait craquer, c’est possible ! Et en plus c’est bien plus drôle. Pas de risque de se retrouver avec la même jupe que sa belle-soeur. Pour preuve, le succès des défilés de mode organisés par les Petits Riens et présentant des créations imaginées à partir de vêtements récupérés par plusieurs créateurs de renom et de jeunes talents.

Rien ne remplacera jamais le plaisir de chiner la pièce rare ! ….et pas seulement deux fois par an pendant les soldes !

Le réemploi a son Week-end, les 20 et 21 avril !

Les 20 et 21 avril 2007 a lieu la troisième édition du Week-end du Réemploi. Découvrez le plaisir de la récup’ en Wallonie et à Bruxelles !

Envie de dénicher la veste qui fera tapage, la lampe rétro dont vous rêviez ou une machine à laver à un tiers du prix neuf… ? Les vendredi 20 et samedi 21 avril, les entreprises d’économie sociale membres du réseau Ressources vous ouvrent leurs portes. Découvrez la richesse de ces initiatives désireuses d’éveiller en vous le goût de la  » récup  » et du réemploi! Démonstrations, expositions, visite d’un atelier de revalorisation de vélos, pyrogravure sur meubles de récup’, parcours didactiques, réductions spéciales… et bien d’autres encore vous attendent !

Programme complet et infos pratiques sur www.lereemploi.be ou à notre permanence d’information (071/ 300 301). Cet événement est une initiative de Ressources, en collaboration avec le Réseau Eco-consommation.

Un exemple ? Ce samedi 21 avril, apportez les vêtements que vous ne portez plus à l’asbl Terre. Pour tout don de vêtements en bon état (qui pourront être portés par d’autres personnes), vous recevrez un bon d’achat valable dans les boutiques Terre.
Venez de 10 à 18 heures au siège du Groupe Terre, P.I. des Hauts-Sarts, 4e avenue 45, 4040 Herstal. Infos : 04/240.58.58.

Adresses pratiques :

Entreprises d’économie sociale et réseaux de troc à Bruxelles et en Wallonie : le manuel du réemploi www.ecoconso.be
Magasins de seconde main : nous consulter ou via le bottin.

Article rédigé par Lise Frendo et Renaud De Bruy, dans « L’art d’éco… consommer ! », la newsletter du Réseau Eco-consommation (n°25, avril 2007)

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