Formation DD pour sortir de la précaritéReportages

31 mai 2005

feu vertLe développement durable, ça commence à la maison, par ces petits gestes de tous les jours qui font que demain la Terre tournera toujours rond. Mais comment faire pour gommer les mauvaises habitudes ? A Verviers, l’asbl Revert forme les ménages à devenir acteurs d’un avenir désirable, en partant de la question concrète de l’énergie. Une animation pratico-pratique intelligente, à mille lieues des théories culpabilisantes.

Face aux urgences sociales et environnementales, des initiatives visant à conscientiser les citoyens à une meilleure gestion du ménage et de son environnement se multiplient. Les plus connues sont les « écoles des consommateurs » . Mais elles ne sont pas les seules. A l’échelle verviétoise, sous l’impulsion du MOC de Verviers, l’ASBL Revert mène des actions de sensibilisation à l’environnement et au développement durable. Les travailleurs de l’association proposent notamment une animation d’une dizaine d’heures consacrées à l’énergie et plus particulièrement à son utilisation rationnelle au sein des logements. La spécificité de ce projet réside essentiellement dans le public visé par la formation : des personnes issues de milieux précarisés. L’ASBL travaille ainsi en collaboration avec divers partenaires sociaux tels que CPAS, régies de quartier et autres organismes de réinsertion socioprofessionnelle afin de réunir le public susceptible d’être intéressé par l’animation.

Du local au global : un double objectif

« L’objectif est double, raconte Nicolas Caeymaex, de Revert. Dans un premier temps, il s’agit d’aider les participants à diminuer le montant de leurs factures énergétiques ». La formation aborde ainsi plus d’une centaine de gestes d’économie d’énergie à appliquer au quotidien. Au programme également : exercice sur le coût moyen des consommations annuelles de certains appareils électriques, explications en ce qui concerne les primes « Energie » de la Région wallonne, examen attentif des factures de gaz et d’électricité, informations sur le tarif bi horaire, QCM sur l’énergie, etc.

« Afin d’éviter toute forme de culpabilisation, nous sommes particulièrement attentifs aux vécus des personnes ainsi qu’aux difficultés quotidiennes qu’elles rencontrent », continue le jeune homme. Loin d’une formation ex cathedra, l’animation se veut interactive. « C’est pour cette raison que les personnes présentes sont sans cesse sollicitées pour initier les débats et réfléchir d’abord par elles-mêmes aux solutions pour économiser l’énergie. Les participants sont invités à être acteurs de leur formation. »

Dans un second temps, il s’agit de sensibiliser les personnes aux problématiques énergétiques globales et aux impasses du mode de développement actuel : surconsommation des énergies fossiles, disparition progressive de celles-ci, augmentation irréversible de leur prix en raison de difficultés d’accessibilité sans cesse accrue, émissions de gaz à effet de serre, réchauffement, dérèglements climatiques, etc.

Endosser notre rôle de citoyen critique et responsable

Ces considérations « planétaires » ne sont-elles pas éloignées du quotidien des participants ? Nicolas répond par la négative : « Initier des discussions sur ces sujets avec les personnes présentes répond à un autre souhait de l’équipe qui est celui de les intégrer à des débats qui concernent l’ensemble des individus et auxquels, en raison de leur exclusion sociale, elles sont trop rarement conviées. En les invitant à formuler un avis sur ces questions fondamentales, les formateurs espèrent modestement les aider à se resocialiser pour reconquérir la respectabilité qu’elles méritent ». Mentionner ces thématiques globales permet aux formateurs d’insister sur les interdépendances entre les situations locales et globales, réaffirmant par ce biais l’importance pour le portefeuille et pour l’ensemble de la planète d’une modification des comportements quotidiens.

Last but not least, pour ceux qui le souhaitent, Revert propose un suivi à domicile qui consiste à réaliser un « audit énergétique », c’est-à-dire un repérage au sein de l’habitation des postes les plus énergivores, des pertes thermiques éventuelles et des possibilités pour améliorer la situation. « Pas toujours évident », nous confie Nicolas Caeymaex. « Dans certains cas, l’analyse sur place touche très vite aux notions de précarité financière, aux relations avec le propriétaire et à l’historicité de la précarisation ». Tout ne peut évidemment se résoudre d’un simple conseil.

En liant facture énergétique et enjeux environnementaux, en partant du vécu des participants, les formateurs de Revert introduisent le concept trop flou du développement durable. Leur message : l’homme du 21e siècle se trouve bel et bien face à un tournant de son histoire. Il doit impérativement, au nom de sa survie, questionner son mode de développement actuel, insoutenable sur le long terme. A travers son module de formation, l’association espère susciter une réflexion sur ces enjeux cruciaux et inviter les personnes à endosser leur rôle de citoyen critique et responsable.

Contact : Asbl REVERT, Rue Laoureux 28 à 4800 Verviers – Tél. : 087 33 77 37 -
Mail : info@revert.espace28.be

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