Mobilité: les écoles tirent leur planReportages

10 octobre 2005

2004. La commune de Visé devient ville pilote pour le lancement des Plans de déplacements scolaires (PDS) en Région Wallonne. 2005. Ce vaste projet de mobilité durable est sur les rails… et commence à porter de beaux fruits. De pédibus en brevets cyclistes, suivez le guide.

8 h tapante, devant la baraque à frites de la collégiale de Visé. Une maman demande : le pédibus, il est déjà parti ? Non, non… Karine Sini, la dynamique directrice de l’Athénée royal primaire arrive à son tour, pour accompagner le rang scolaire à pied. La maman de Hugo est là aussi, pour assister l’enseignante. Deux parents seront également de la partie en ce beau mercredi ensoleillé. Un groupe de quatre copains se poile en se racontant des histoires. 8 h 15. Après avoir compté la troupe, la maman accompagnatrice encorde les « petits » de maternelle. Nous rejoignons la voie piétonne occupée par le marché. Les commerçants saluent les petits marcheurs de joyeux « bonjour les enfants ! ». Au milieu du marché, on bifurque à droite : l’école est juste là, à quelques dizaines de mètres. « Cette balade avec les petits, ça me met chaque semaine de bonne humeur, s’exclame Karine Sini. Ce pédibus a commencé l’année dernière, dans le cadre du Plan de Déplacements scolaires (PDS) initié par la commune. A Visé, il y a un gros problème le mercredi pour accéder aux écoles du centre, parce que c’est jour de marché, bloquant l’accès à certaines rues et limitant les capacités de stationnement pour les parents. Dans notre école, c’est notamment autour de ce problème que nous avons essayé de travailler. Le pédibus – rang à pied accompagné – permet aux parents de déposer leurs enfants à un endroit facilement accessible d’où nous les accompagnons jusqu’à l’école. Au début, il a fallu toutefois se battre pour leur prouver que c’est une solution sympa. Eh oui, pas facile de changer ses habitudes. Et puis, certains craignaient pour la sécurité de leurs enfants ; avec le temps, ils ont vu que tout se passait très bien, et que c’était un gain de temps énorme pour eux. Et puis le PDS a permis aux élèves de faire un tas d’animations autour de la question « comment se déplacer ? » »

Sensibiliser avant d’agir

A l’Institut Saint Hadelin, quelques rues plus loin, Madame Andrien, la directrice, apporte une autre vision du PDS. « L’an dernier, on a organisé un pédibus mais il n’a pas fonctionné ; tout simplement parce que nous n’avons que des « grands » de la 4e à la 6e primaire, qui préfèrent faire le trajet seuls. » Cela dit, les élèves de Saint-Hadelin ont eu d’autres occasions d’agir pour la mobilité. Comme ceux de 4e de l’an passé et de cette année, qui ont décoré un bus d’une ligne régulière qui passe près de l’école, sur le thème de la mobilité. Pour les élèves, c’est un moyen de réfléchir à la façon de se déplacer mais aussi de partager leur sensibilisation avec les passants. « Nous avons également mis à profit l’argent reçu en soutien au PDS pour des achats liés à la sécurité : notamment des signaux de signalisation routière et des vestes fluos pour les enfants de 6e primaire qui aident aux sorties de l’école », poursuit la directrice. De façon générale, du côté des animations proposées dans le cadre du PDS, une large part a été laissée à la sensibilisation et à l’éducation, un bon préalable avant d’entamer des actions : des cours de sécurité routière dans chaque classe, un cours de circulation à vélo sur un circuit mis en place dans la cour de l’école et assuré par la gendarmerie, préparation et passage du brevet cycliste pour tous les élèves de 5e primaire, créations de comptines et chansons sur le thème de la mobilité avec Christian Merveille pour les 4e primaire… « Evidemment, tous ces projets ont été accompagnés de discussions en classe, de rédactions de textes, d’activités liées au thème », ajoute la Directrice.

Une commune engagée

« Chacunes selon leurs priorités, toutes les écoles de Visé participent au PDS, explique Martial Mullenders, échevin de la mobilité de Visé. De notre côté, nous agissons aussi, notamment au niveau des aménagements. Ainsi, nous avons commencé à réaliser un réseau cyclable ; le haut de la vallée est ainsi relié à Visé. Et nous avons d’autres projets. L’engagement dans le PDS nous a permis d’obtenir des « crédits d’impulsion » de la Région wallonne que nous utilisons pour créer dans la ville un parcours piéton sécurisé : trottoir traversant pour ralentir la circulation à l’approche des passages piétons, inflexions de bordures au pied des passages piétons, etc. Près du collège Saint-Hadelin, nous avons élargi les trottoirs et posé des bornes pour que les élèves y soient en sécurité. L’accès aux transports en commun n’a pas été oublié : des trottoirs ont été aménagés entre la gare des bus et la gare SNCB. La commune est engagée pour la mobilité durable depuis quelques années. Aujourd’hui, la balle est dans le camp des écoles et des parents. » Avec le PDS, la partie ne fait que commencer à Visé.

Nathalie Pinson,
article publié dans la revue Symbioses, n°67

Contact :
Martial Mullenders, échevinat de la mobilité de Visé, T. 04 374 84 84.
ASBL partenaire du PDS de Visé : La Ligue des Familles, Rue du Trône 127, 1050 Bruxelles, T. 02 507 72 07, www.liguedesfamilles.be

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