« Agenda 21 local », quelques pistes pour se lancerGestes pratiques

27 octobre 2006

« Agenda 21 local »… Deux mots, un chiffre pour qualifier un plan d’actions pour le 21è siècle oeuvrant pour un développement durable au niveau local. Sa particularité ? Une action globale, qui a pour principaux ingrédients les dimensions socio-culturelle, environnementale et économique, le tout saupoudré de participation et de transversalité. L’Agenda 21 local se veut aussi souple et adapté aux réalités de la commune. Quelques pistes pour comprendre et agir.

Pour mettre en place un « Agenda 21 local », une condition sine qua non réside certainement dans la volonté politique. Sans volonté de la part des élus à mener une action concrète vers un développement durable dans tous les secteurs d’activité de leur commune, difficile d’aller de l’avant. Véronique Porot, de l’Institut Eco-Conseil, a participé à la mise en place d’un Agenda 21 à Etterbeek. Elle tire son chapeau à l’échevin qui a impulsé l’initiative : « Il s’agissait d’un échevin éclairé, engagé à différents niveaux. Il a effectué un réel travail de sensibilisation auprès des autres échevins et s’est appuyé sur un travail de terrain déjà existant. Il n’hésitait pas à faire des liens avec les instances supérieures pour trouver des financements et donner plus de visibilité au projet. »

Poser un cadre

Une fois les élus informés et prêts à agir, la marche à suivre se veut libre, dans une certaine mesure. Aucun mode d’emploi strict, mais bien un « cadre » agissant comme socle de base. Aux communes d’adapter ce cadre selon leurs spécificités, leurs priorités, les attentes des élus et citoyens. Véronique Porot a publié un guide des bonnes pratiques sous le titre de « Mettre en œuvre un Agenda 21 local dans sa commune ». Elle propose un cadre en huit étapes :
- tout d’abord, s’assurer d’un engagement politique ;
- prévoir un forum public pour établir la participation ;
- mettre sur pied un comité de pilotage ;
- établir un diagnostic ;
- fixer des priorités et objectifs, prévoir un plan d’action ;
- rédiger un document Agenda 21 local et le valider ;
- et, enfin, mettre en œuvre, suivre et évaluer l’Agenda.

Une méthodologie similaire du côté de l’Union des Villes et des Communes de Wallonie (UVCW), qui met en exergue les points suivants :
- un diagnostic des faiblesses et opportunités propres à la commune ;
- l’élaboration d’un plan stratégique tenant compte des instruments à disposition pour répondre aux questions « Vers quoi voulons-nous aller ? Que voulons-nous changer et que voulons-nous garder ? »;
- un plan d’actions stratégique (général et évolutif). Les objectifs et résultats à obtenir devront être chiffrés ;
- une définition des délais et méthodes d’évaluation.

L’UVCW fournit également quelques trucs pour mettre en place un Agenda 21 local pragmatique et efficace. Citons-en deux : favoriser la collaboration entre communes et faire intervenir la population et les forces vives communales, via des forums de discussion ou des enquêtes publiques.

Si un cadre de base est de mise et quelques trucs et astuces toujours utiles, un Agenda 21 local reste unique. À chaque commune de l’adapter en fonction de ses réalités. Tout au long du processus, il est primordial de ne pas perdre de vue la participation. Sans oublier la mise sur pied d’un comité de pilotage efficace et la transversalité entre les services communaux. Anne Thibaut, d’Inter Environnement Wallonie (IEW), souligne également l’importance de la systématisation : « Certaines communes développent des actions, mais rares sont celles qui ont la volonté de systématiser à terme le développement durable. Pour ce faire, elles devraient mettre en place une série d’outils, de méthodes. »

Focus sur la commune d’Etterbeek

Céline Van Der Eecken travaille au service « Développement durable » de la commune d’Etterbeek. Un service jeune, puisqu’il a vu le jour il y a 6 ans à peine. Sa mission : promouvoir une démarche de développement durable tant dans l’administration communale que dans les structures locales (commerçants, écoles, associations,…). « Certains services de l’administration communale sont réceptifs à notre travail, d’autres pas », souligne Céline Van Der Eecken. « Il faudrait peut-être aborder les choses différemment. Notre service est sous l’autorité d’un échevin. Du coup, le développement durable est considéré comme une compétence et non comme quelque chose de transversal. Un acteur neutre serait peut-être plus adéquat. » Au sein même de l’administration ou avec des acteurs locaux externes, une série de projets axés développement durable commence doucement à éclore. La commune a apporté conseils et financements entre autres à une bibliothèque, une maison de quartier, une mission locale et deux écoles. Céline Van Der Eecken dévoile quelques ingrédients qui ont permis la mise en place d’un Agenda 21 local à Etterbeek : « Une réelle volonté politique et une réelle démarche participative ».

Céline Teret

Pour en savoir plus :

Un commentaire sur “« Agenda 21 local », quelques pistes pour se lancer”

  1. Françoise Roelandts dit :

    « méthodologie »…aucun mode d’emploi strict … souplesse … »poser un « cadre de base » de bonnes pratiques …

    c’est bien mais c’est peu efficace !…on est dans l’urgence et on fait comme si on avait encore des dizaines d’années devant soi pour agir …!!!

    Ne faudrait-il pas se hâter et sensibiliser chaque citoyen à participer et surtout penser à mettre des mesures en place immédiates et concrètes (en veillant qu’elles soient appliquées) Ca serait une démarche concrète …!