Participation sur tous les frontsClés pour comprendre

3 juin 2009

alexandre-seronTémoignage d’Alexandre Seron, engagé tant dans des actions citoyennes locales qu’au sein de la société civile internationale, notamment à l’occasion des rendez-vous altermondialistes du Forum social mondial.

Du local à l’international, du militantisme farouche au dialogue participatif, de la rue au bureau, du théâtre-action aux publications, de la sensibilisation à la mobilisation, l’engagement d’Alexandre Seron se mène sur tous les fronts.

Ses activités extraprofessionnelles, Alexandre les concentre au niveau local. « Mon engagement personnel, je veux l’ancrer dans ce que je connais le mieux, à savoir ma ville, ses acteurs et ses réalités », souligne-t-il. C’est pourquoi Alexandre participe, à Mons, entre autres à l’organisation du festival de cinéma engagé « MARS ATTAC » (Association pour la Taxation des Transactions Financières et pour l’Aide aux Citoyens), et à la coordination du Conseil Participatif du Développement Durable, espace qui émane de la campagne citoyenne « Ça passe par ma commune ». « La participation est un processus. J’en suis moi-même issu. J’ai moi-même très bien conscience qu’il y a dix ans je ne tenais pas le même discours qu’aujourd’hui, qu’il n’était pas aussi construit. Si c’est un processus, ça veut dire qu’il faut amener des gens à se poser des questions avec justesse, efficacité et convivialité, et faire en sorte de développer un espace, dans lequel ils se sentent en confiance et où ils peuvent participer à leur manière. »

Son parcours professionnel l’a amené à participer, avec différentes casquettes (l’actuelle étant celle de coordinateur de la recherche au Centre National de Coopération au Développement – CNCD-11.11.11), à plusieurs rendez-vous du Forum social mondial. Portés par le mouvement altermondialiste, ces Forums rassemblent régulièrement la société civile – l’ensemble des associations et groupes qui n’appartiennent ni à la sphère gouvernementale, ni à la sphère commerciale – de tous les continents, afin de réfléchir aux alternatives et d’apporter des réponses aux enjeux sociaux du monde d’aujourd’hui.

« Lors d’un Forum social, on est dans un réel processus de dialogue direct. Les différents acteurs présents apportent leurs arguments, leurs angles d’attaque, leurs sensibilités, leurs illustrations… On prend conscience et partage les perceptions de chacun, ce qui permet d’affiner des clés de lecture communes. Il y a évidemment des discussions, mais aussi des validations d’analyses, de pistes de réponses ou encore d’alternatives concrètes. On coordonne souvent ensuite des campagnes avec des messages communs, afin de rassembler une masse critique suffisamment importante pour influer sur les agendas internationaux. C’est important de manifester, de descendre dans la rue avec des messages très forts, de construire des grandes mobilisations, du global au local… Mais au-delà du Forum, une fois rentrés chez eux, ces différents acteurs de la société civile mondiale vont toutes et tous, à leur niveau, face à leurs populations mais aussi interlocuteurs politiques, véhiculer ces messages de critiques et d’alternatives. »

Le forum terminé, la société civile rentre donc chez elle renforcée. Dotée d’une analyse et d’une expertise très pointue, « elle est reconnue comme un interlocuteur valable, de choix, parfois incontournable », poursuit Alexandre. « Les forums permettent à des réseaux thématiques de se structurer, d’être forts, d’acquérir une forme de pertinence, et puis de devenir des acteurs incontournables. Aujourd’hui, les parlementaires européens ou nationaux recourent à ces réseaux-là pour tester des idées, affiner des positions, ou simplement parfois avoir des informations de première ligne. »

Céline Teret
Article publié dans le dossier « Participation, résistance : on fait tous de la politique » de Symbioses (n°82 – printemps 2009), magazine d’éducation à l’environnement du Réseau IDée

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