La soupe d’orduresClés pour comprendre

5 mai 2010

On l’appelle le septième continent, la ceinture de déchets du Pacifique ouest-est, la soupe plastique, The Pacific Trash Vortex, la soupe d’ordures ou encore the Great Pacific Garbage Patch… mais en réalité, qu’en est-il ?

C’est une immense plaque composée à 90% de détritus plastiques flottant entre deux eaux. Cette plaque fut découverte par l’océanographe (et ancien marin) Charles Moore en 1997 au retour d’une régate reliant Los Angeles à Hawaï. Moore décida d’emprunter une route généralement évitée par les marins en raison d’une zone de haute pression, sans vent et au niveau de laquelle les courants s’enroulent. Elle se situe entre l’île d’Hawaï et la Californie.

Les ¾ des déchets proviennent principalement des terres. On y retrouve tout ce que l’industrie plastique peut produire: brosses à dents, flacons de produits ménagés, boites en plastique, en passant par des blocs de lego, des ballons de foot, des briquets… Le ¼ restant est jeté par dessus bord par les bateaux ou les plates-formes pétrolières.

Le rapport de Charles Moore et de son équipe de l’Algalita Marine Research Foundation révèle dans leur analyse une concentration de déchets de 334 000 km2 avec une masse moyenne de 5,1kg/km2. En 2006, une équipe de Greenpeace découvre à son tour la grande plaque de déchets du Pacifique. Elle estime sa taille à un peu plus de 600 000 km2 de déchets flottants, soit une surface plus grande que celle de la France. Selon les sources, cette plaque serait de la taille du Québec ou décrite comme ayant deux fois la taille du Texas ou encore de la surface des Etats-Unis.

En réalité, elle est très difficilement quantifiable et mesurable. Les informations sont variables et encore peu de scientifiques s’y intéressent. La densité de détritus n’est pas la même sur la surface de la plaque, la taille des détritus diffère ainsi que la profondeur de la plaque.

En revanche, outre une pollution visuelle, les conséquences sont dramatiques pour les océans et surtout pour la faune aquatique. La durée de vie de nos plastiques modernes est de plus en plus longue et peut mettre entre 100 et 500 ans avant de disparaître et libèrent des substances parfois toxiques. Sous l’effet du soleil et des U.V, les différents objets se fragmentent en minuscules morceaux. De nombreuses espèces marines prennent alors ces petits bouts de plastiques désagrégés pour de la nourriture. Ces plastiques qui ne sont pas toujours digérés par l’animal, s’accumulent dans l’estomac et à long terme les animaux finissent par mourir d’indigestion ou d’étouffement.

Cette plaque a depuis plusieurs décennies, vu apparaître du plancton ainsi que des microorganismes se développer. En conséquence, le nettoyage de cette dernière dont personne ne veut supporter les coûts financiers serait dès lors dramatiques.

Ceci nous amène une fois de plus vers notre mode de consommation et plus particulièrement en substances plastiques et l’importance de réduire les déchets à la source. Je vous invite à consulter le site de Greenpeace www.greenpeace.org ou celui de l’Algalita www.algalita.org (uniquement en anglais) afin de voir ce qu’il est possible de faire pour éviter ce genre de pollution.

Carine D’Hont
Article paru dans Eco-Vie, la revue trimestrielle de l’asbl Eco-Vie

Photo : © Greenpeace / Greenpeace/Alex Hofford

Sources / En savoir plus :

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