Mobilité à l’école : carrefour de bonnes pratiquesReportages

10 octobre 2005

Adoucir le chemin de l’école, ce n’est pas si compliqué. Coup de projecteur sur la campagne bruxelloise « Mobile en ville » et les mille et une actions de ses écoles participantes. Bourse aux idées.

A Bruxelles, la mobilité a le vent en poupe : les quotidiens lui réservent une page spéciale, certaines communes et entreprises lancent leur plan de déplacement, des nouvelles stations de voitures partagées voient le jour, le Ministre de la mobilité se glisse pendant un mois dans la peau d’un cycliste et se bagarre pour aménager des rues piétonnières …
Et les écoles dans tout ça ? Quels intérêts auraient-elles à lancer un projet « mobilisant » ?

Le premier intérêt est quotidien. Il suffit de venir observer les à bord des écoles à l’entrée et à la sortie des cours pour comprendre que la mobilité y va droit dans le mur : embouteillages, voitures garées sur l’emplacement du bus et sur le trottoir, dangers et risques d’accident, bruit, odeurs désagréables, sans parler du manque de convivialité.

Le second bénéfice est sociétal. L’école a pour mission de guider les enfants sur la voie de l’autonomie par l’acquisition de savoirs, savoir-faire et savoir-être. La mobilité est un droit doublé d’un besoin quotidien qui doit s’exercer dans la rue, espace commun à partager. Ce partage, c’est une obligation. A la porte de l’école, la rue est donc un laboratoire de citoyenneté.

Mobile en ville

Pour répondre à l’enjeu, les asbl Réseau IDée et Nme-Link, soutenues par le ministre bruxellois de la mobilité, ont lancé l’appel à projets « Mobile en ville ». Mission : accompagner activement et gratuitement les projets de classes et d’écoles sur le thème de la mobilité. Au programme : animations en classe, préparation de cours, bourses aux idées, adresses utiles et ressources pédagogiques pour les enseignants. Un programme sur mesure pour chaque école demandeuse. En voici un aperçu.

Investissement d’une ou deux classes-relais qui développent un projet sur le thème de la mobilité et communiquent leurs réalisations.
A l’école J.Delclef (St-Josse), une classe de 2e primaire a travaillé sur les liens entre la mobilité et la pollution de l’air. Les élèves ont présenté les expériences réalisées en classe aux enfants de maternelle. A l’école La Source (Evere), lors de la fête scolaire, une classe de 4e primaire, après avoir vécu une année de projet autour de la mobilité, va aider les enfants des autres classes à venir pointer leur trajet école-domicile sur une grande carte et à calculer le nombre de kilomètres effectués.

Démarches de sensibilisation de l’école vis-à-vis des parents et des enseignants.
A l’école maternelle Les Colibris (Boitsfort), trois enseignantes ont imaginé greffer le thème de la mobilité au thème d’année « le tour du monde ». Avec les enfants, ils ont réalisé une fresque de sensibilisation sur un mur défraîchi de l’école avec pour titre « se déplacer autrement, un jeu d’enfant ». L’équipe des patrouilleurs scolaires* de l’école Ste Jeanne de Chantal (Woluwé St Lambert) a lancé l’initiative des « midis patrouilleurs ». Pendant une récréation par mois, ils invitent les autres élèves à s’initier au thème de la mobilité par des jeux. De même, ils ont affiché un panneau dans le hall sur lequel, chaque mois, ils donnent un conseil « mobile » aux parents.

Une action concrète qui aide à un changement de comportement.
Réaméagement des à bord de l’école pour les piétons et cyclistes, mise en place d’un rang accompagné en bus, à pied ou à vélo, etc. A l’école Clair-Vivre, la très dynamique association des parents a créé un tableau d’offres et demandes pour aider les parents d’élèves à trouver des alternatives à l’usage de la voiture individuelle.

Les plans de déplacements scolaires : compliqués ?

Etape ultime : un Plan de Déplacements Scolaires. Graduellement, bien entendu ! A l’école Arc-en-ciel par exemple, deux enseignantes, Nadia et Julie, ont lancé un projet de classe sur le thème de la mobilité. De là, tout s’enchaîne. L’asbl Provelo est sollicitée pour proposer aux enfants de passer le brevet du cycliste. Le professeur de gym, voyant cela, s’intéresse et suit une formation pour devenir accompagnateur d’enfants à vélo. La boule de neige arrive alors à la Direction, qui décide avec les enseignants de revoir le projet d’établissement en y intégrant la mise en place d’un rang accompagné à vélo. Sans le savoir, cette école est maintenant sur la voie d’un Plan de Déplacements Scolaires. « C’est une plus-value pour l’école, elle peut le faire valoir auprès des parents et montrer ainsi ses projets dynamiques et citoyens », confie la Directrice.
Moralité : pour monter son projet « mobilité », rien ne sert de courir, il faut partir à point… et oser demander son chemin si nécessaire.

Marie Fripiat,
article publié dans la revue Symbioses, n°67

Envie de mettre sur pied votre projet, peu importe l’envergure, sur le thème de la mobilité ? Contactez le Résau IDée, « mobile en ville », T. 02 286 95 70, info@reseau-idee.be

*Patrouilleurs scolaires : élèves de 5è et 6ème primaire qui s’occupent volontairement de la sécurité routière à l’entrée de leur école.

Un commentaire sur “Mobilité à l’école : carrefour de bonnes pratiques”

  1. Bonjour,
    Les plans de déplacements domiciel-école se développent fortement dans l’agglomération lyonnaise en France.
    Vous pouvez télécharger gratuitement des fiches méthodologiques sur le site internet http://www.grandlyon.com, rubrique politiques d’agglomérations, puis déplacements, puis pédibus.
    Olivier MARTEL
    Responsable de l’éducation à l’environnement vers un développement durable
    Communauté urbaine de Lyon
    FRANCE