Développement durable : quand les employés militentClés pour comprendre

27 août 2007

dexiaQuand des employés motivés militent pour faire entrer le développement durable dans leur entreprise, les idées ne font pas défaut pour sensibiliser leurs collègues : formations, campagnes de sensibilisation, aménagements… Dexia l’a vécu, avec de beaux succès et quelques obstacles.

Prenez d’un côté une banque qui souhaite se donner une image de développement durable et de l’autre des militants motivés : voilà de quoi entreprendre des changements de comportements ambitieux. La banque Dexia, comme toute entreprise de plus de 50 salariés, dispose d’un Comité de Prévention et de Protection du Travail (CPPT). Ici, ce comité est composé d’environ 8 groupes de travail, dédiés à différents thèmes tels que la mobilité, la gestion des déchets, ou le protocole de Kyoto. Les employés, membres volontaires, y ont pour mission de réfléchir aux améliorations possibles au sein de l’entreprise. Réfléchir, mais aussi agir, notamment en sensibilisant les collègues, et en s’appuyant sur le Réseau Intersyndical de Sensibilisation à l’Environnement et sur Bruxelles-Environnement.

Une sensibilisation au formes multiples. En témoigne l’intranet qui regorge de conseils écologiques, de spots de sensibilisation, de témoignages. Des aménagements sont également mis en place comme ces poubelles qui disposent d’un petit compartiment pour les déchets organiques. Ces moyens ne suffisent cependant pas toujours pour susciter l’adhésion, c’est pourquoi les groupes de travail ont misé sur des voies plus participatives.

Intégrer le personnel

La dernière campagne, menée pas le groupe de travail Mobilité s’intitule « Les vendredis à vélo ». « Après une étude parmi les employés, on a remarqué que beaucoup d’entre eux utilisaient leur voiture pour se rendre sur leur lieu de travail, bien que résidants seulement à quelques kilomètres », explique Serge Charlier, délégué syndical et membre du CPPT. Reste encore à convaincre les automobilistes de troquer leur voiture contre un vélo. Pour ce faire, ils se voient offrir un petit déjeuner inclus dans le temps de travail, « un avantage qui n’aurait pas été possible sans le soutien de la direction » fait remarquer Serge.

Et les actions ne s’ arrêtent pas là. Cette année encore, la Semaine de l’environnement à donné lieu à des initiatives stimulantes. Chaque jour les employés pouvaient trouver sur l’intranet un mini questionnaire à remplir sur leurs habitudes au travail. Un bon moyen de faire le point sur leurs comportements vis à vis de l’environnement. Ils ont également eu la possibilité de faire des propositions pour une gestion plus écologique. Au total, 350 réponses. Un dynamisme donc bien accueilli par le personnel mais également par la direction, même si persistent quelques réticences.

Un soutien à dimension variable

Bien sûr le désir de Dexia d’insister sur le développement durable permet au CPPT d’obtenir des financements indispensables. « Mais il ne faut pas se voiler la face, précise Jean-Jacques Layeux, responsable syndical. Si Dexia mise sur le développement durable c’est parce que c’est un thème à la mode et surtout rentable. » D’ailleurs les militants se heurtent parfois à des refus et réticences de la direction, comme l’illustre le cas de la « Dexia Tower ». Quand cette tour a été construite, les militants écologistes de Dexia ont été soigneusement tenus à l’écart des négociations. « C’est vraiment dommage, en étant construite de manière plus respectueuse de l’environnement, cette tour aurait pu être une belle vitrine du développement durable pour Dexia », regrette Jean-Jacques Layeux.

Quant aux 350 propositions des employés, aucune n’a reçu l’aval de la direction… Sans langue de bois, Serge Charlier prend note « Quand les propositions viennent de la base, la résistance est forte, surtout quand ces propositions bousculent des habitudes de travail ». « Heureusement, ajoute Jean-Jacques Layeux, nous réclamions depuis longtemps la nomination d’une coordinatrice pour tout ce qui concerne le développement durable, aujourd’hui c’est chose faite. Et cette responsable a d’ores et déjà gagné la confiance de toutes les parties. » De quoi soutenir, espérons le, les militants du CPPT et leurs nombreux projets, dont une semaine du bio l’année prochaine, qui mènera peut-être à l’avenir à une cantine bio. A suivre…

Julie Mandrille

Pour en savoir plus:

  • Réseau Intersyndical de Sensibilisation à l’Environnement: 02 506 83 96 – www.rise.be
  • Institut Bruxellois pour la Gestion de l’Environnement: 02 775 75 75 – www.ibge.be

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