Entreprises et associations : vers une collaboration constructiveClés pour comprendre

27 août 2007

levisChaque année, la firme de jeans Levi’s (Levi Strauss Europe) organise pour son personnel une journée de volontariat au sein d’associations belges. Une bonne occasion pour se faire connaître des organisations qui l’entourent et resserrer les liens entre des employés parfois noyés dans un organigramme complexe. Rencontre entre l’univers d’une multinationale et le monde associatif.

L’interaction avec les associations locales, voilà un bon moyen pour une entreprise de se faire connaître dans son environnement. En 2005, à Bruxelles, la firme Levi’s lançait l’initiative des « Community days ». Depuis lors, cet événement commence à faire écho auprès d’autres multinationales. Explication : chaque année, les employés de la firme se voient offrir la possibilité d’une journée de volontariat auprès d’associations locales. Rien d’obligatoire mais l’occasion pour eux de découvrir un nouvel environnement et bien plus encore…

Deux milieux, un objectif

La Plate-Forme Prévention Sida fait partie des associations qui bénéficient d’une collaboration avec les employés de Levi’s. Cette année encore, ils étaient nombreux à avoir répondu présents. Leur mission de la journée : assembler des « Permis de séduire », en d’autres termes coller des préservatifs dans une pochette de prévention. Au total plus de 25 000 pièces ont été assemblées, bien plus que ne l’espérait Mary Stevens, chargée de projets à la Plate-Forme. « Nous avons été amusés de les entendre parler en terme de « performance » ou de « rentabilité ». Ce ne sont pas des termes qu’on entend tous les jours dans une association. Mais le résultat a été très positif et même bien au-delà de nos espérances. » En plus d’une main d’œuvre supplémentaire motivée et efficace pour la journée, l’expérience a été humainement enrichissante pour les deux parties, permettant aux volontaires de rencontrer les employés d’un milieu différent et ainsi d’échanger leurs points de vue et manières de faire propres.

Le volontariat, une opportunité aussi pour l’entreprise

Du côté de Levi’s, le bilan est tout aussi positif à de nombreux égards. « Levi’s est une grande entreprise où les employés n’ont pas toujours l’occasion de se rencontrer. Cette initiative est un bon moyen pour mieux connaître ses collègues et ainsi souder une vraie équipe », explique Zoltan Valcsicsak, Senior Manager of Community Affairs et responsable du projet chez Levi’s. Outre des effets managériaux, le projet permet aussi à l’entreprise de créer des liens avec d’autres organisations actives dans leur environnement.

Cette journée de plus en plus plébiscitée comptait en 2007 quelque 345 participants, rémunérés par leur entreprise comme une jour de travail habituel pour prendre part au projet. Ils ont ainsi eu l’occasion d’explorer une nouvelle facette du monde du travail, de découvrir des lieux et des organisations actives dans leur quartier dont ils ne soupçonnaient pas l’existence. Pour des raisons de gestion de l’entreprise, certains employés ne peuvent pas quitter leur lieu de travail pour cette journée, c’est pourquoi l’entreprise a aussi veillé à installer des initiatives dans les locaux même de Levi’s. « Malgré des impératifs dans leur travail, certains viennent pour aider une heure parfois deux. Le défi est de concilier nécessité de profit pour l’entreprise et action de soutien aux associations », précise Zoltan. La journée se clôture par une réception dans les bureaux de la firme. Les participants peuvent y échanger leurs expériences dans les différentes associations, encore un bon point pour la communication interne.

Construire une relation durable

La collaboration entre Levi’s et le monde associatif ne s’arrête pas au « Community day ». Tout au long de l’année, Levi’s garde le contact, en proposant notamment un mini forum des associations dans ses locaux ou en participant à l’organisation d’événements. Epinglons le défilé « Second Hand Second Life » des Petits Riens, une association active dans la lutte contre l’exclusion et la pauvreté. Chaque automne, Levis’ invite ses clients à venir déposer vieux jeans et vêtements usés dans l’une ses boutiques. Lors d’un défilé annuel au succès grandissant, Les Petits Riens présente des créations originales à partir des fringues récupérés. Cette année, l’association a proposé à 21 créateurs en vogue de réaliser une mini-collection, les fonds récoltés sont quant à eux destinés aux projets sociaux des Petits Riens.

Autant d’initiatives qui agissent certainement comme un coup de pub pour Levis’ et qui sont l’occasion pour cette multinationale parfois décriée de redorer son image. Pourtant, la firme dit tenter de ne pas se cantonner à une opération de communication. « Faire beaucoup, communiquer peu » voilà le souhait de Zoltan pour les années à venir. Autre souhait évoqué : que ce genre d’initiative fasse des petits, au sein d’autres multinationales.

Julie Mandrille

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