Paysages en batailleClés pour comprendre

6 novembre 2014

Décoder nos paysages actuels et y découvrir l’héritage environnemental et culturel de la Grande Guerre. Un regard innovant, à l’heure où les commémorations de la guerre 14-18 battent leur plein. Isabelle Masson-Loodts, archéologue, historienne de l’art et journaliste, a sillonné la Belgique et le nord de la France, à la recherche des séquelles environnementaux de la guerre. De ce voyage au coeur de l’histoire est né un livre, une conférence, un site web et toute une série d’outils (vidéo, audio) utilisables notamment par les enseignants.

Lors de ses déplacements en Belgique et en France, Isabelle Masson-Loodts a découvert les ravages laissés par la Grande Guerre : des sols liquéfiés, une végétation meurtrie, une mer du Nord contenant encore 35 000 tonnes de munitions, ces obus sortant encore de terre aujourd’hui alors que les paysans travaillent leurs champs… « Mon idée de départ était de montrer combien l’histoire a une influence directe sur nos vies d’aujourd’hui », explique Isabelle Masson-Loodts.

Ce périple, elle l’écrit dans un ouvrage Paysages en bataille (éd. Nevicata, 2014) et sur le net www.paysagesenbataille.be. Elle le raconte aussi lors de conférences. Conférence à laquelle des élèves de 7 écoles de Jette ont récemment participé, dans le cadre des commémorations organisées par la commune. Des enfants que tout semble éloigner de cette guerre, si ce n’est le programme scolaire. Etonnement, ces jeunes de 10-12 ans ont enflammé la salle. « Il n’ont pas arrêté de poser des questions, il y a eu un réel engouement », souligne la conférencière. Dans la salle, il y avait notamment les élèves de 5e et 6e primaire de l’école Jacques Brel. « On a trouvé l’angle, à la croisée entre histoire et environnement, très intéressant, explique la directrice Sylvie Vanderhaeghen. Le sujet étant parfois ardu, on conseillerait cette conférence à des classes de 6e primaire qui sont plus familières avec cette matière. Ou bien avec des 5e, mais alors en fin d’année… »

De son côté, Isabelle Masson-Loodts ne demande qu’à répéter l’expérience. « J’adapte mon langage au public. Je tente aussi de casser cette image vieille et en noir et blanc de la Grande Guerre en la reliant aux réalités politiques, économiques, culturelles actuelles, via cette analyse des paysages d’aujourd’hui et via des illustrations colorées et plus actuelles. J’essaie de donner du sens, de donner l’envie à un large public de s’intéresser à cet épisode de l’histoire. »

La nature s’est-elle relevée de ses blessures de guerre ? était l’une des interrogations de départ de l’archéologue. Au fil de ses pérégrinations, elle a été amenée à récolter des éléments de réponse qui tous sembler ramener à un constat univoque : « Partout la nature a montré son étonnante force, son obstination à vouloir renaître. L’Homme par contre est bien plus fragile… »

Céline Teret

Photo : www.joelleclercq.com

En savoir plus:

    Outre son ouvrage Paysages en bataille et son blog www.paysagesenbataille.be, Isabelle Masson-Loodts a également réalisé 50 capsules vidéo et des émissions radio (Dernières nouvelles du front, sur La Première), disponibles sur internet et facilement exploitables par les enseignants (d’histoire, mais pas seulement!). A venir, un documentaire et un webdocumentaire. Toutes ces infos sont disponibles sur www.paysagesenbataille.be

Le commentaires sont fermés.