« Les ressources constituent le moteur de toute société humaine. Elles constituent même la base de toute vie possible. De la même manière que les êtres humains ne peuvent garantir leur subsistance sans, au minimum, un toit pour s’abriter, des vêtements pour se couvrir et de la nourriture pour s’alimenter, les sociétés ont besoin d’être « alimentées » par des composants issus de la nature pour assurer une vie digne aux êtres humains qui les composent et une certaine stabilité sociale et politique nécessaire à la paix.
Aujourd’hui, différentes voix s’élèvent pour pointer le tarissement annoncé de certaines ressources accessibles. Certains parlent de pic pétrolier conventionnel que nous aurions dépassé dans les années 2000. D’autres rappellent, chaque année un peu plus tôt (le 02 août en 2017), que nous venons de franchir le « jour du dépassement », c’est-à-dire, le moment où « l’humanité a consommé toutes les ressources que la Terre est capable de renouveler en un an ». D’autres, enfin, mettent en évidence l’épuisement annoncé de certains minerais « stratégiques » pour notre système de développement industriel.
Qu’en est-il? Nos sociétés courent-elles réellement vers la panne sèche? Est-ce une fatalité? Ce constat implique-t-il des transformations économiques et politiques profondes? Notre intuition en réalisant cette étude, c’est que les limites auxquelles nous confronte notre planète nous invitent à amorcer de véritables ruptures culturelles. Davantage que de simples réformes ayant l’ambition de corriger un système que nous estimons malade, ces changements induisent une transformation de notre rapport au monde, à la nature ou même à notre conception du bonheur. »
Menée par l’ONG Commission Justice & Paix, ette étude est scindée en trois chapitres. Le premier fait l’état des lieux d’une planète limitée (biodiversité, terres agricoles, énergie, minerais…). Le second dresse le constat des « fausses promesses », des solutions techniques à la croissance verte. Enfin, le dernier chapitre propose de prendre un grand tournant, via une transformation technique (recyclage, récup…), culturelle (partage d’objets, moindre consommation… relevant des changements de comportements individuels) et politique (intervention des décideurs politiques). Rien de vraiment neuf dans cette étude, qui a cependant la force de condenser, en un seul document bref et accessible, à la fois un état des lieux, les solutions qui n’en sont pas, et une vision globale avec des pistes d’actions à différents niveaux (individuel, collectif, politique).