10 ans pour une nouvelle éducationClés pour comprendre

28 avril 2005

Quatre pistes pour l’EDD

Universelle par vocation, l’Education au développement durable s’est donnée pour mission de toucher tous les habitants de la planète, quelles que soient leur culture et leur situation de vie. Un sacré défi à relever en infiltrant l’Education au développement durable partout où on transmet du savoir aux citoyens. La stratégie tient en quatre axes. Primo, il s’agit de promouvoir et d’améliorer l’éducation de base (lire, écrire et calculer) tout en l’inscrivant dans une perspective de sensibilisation à des modes de vie « durables ». Dans certains pays, avant même de penser à éduquer, on doit mettre le paquet pour donner l’accès à l’école, dont 100 millions d’enfants dans le monde sont privés. Les adultes ne doivent pas être oubliés de ce combat-là : 860 millions d’entre eux sont analphabètes. Secundo, loin d’une énième réforme, de la maternelle à l’université, il va falloir progressivement repenser l’éducation scolaire pour y intégrer les principes, les compétences et les valeurs du développement durable. Tertio, le grand public fera l’objet d’une attention particulière. En effet, comment construire un monde durable si les citoyens n’en comprennent pas les enjeux ? L’Education au développement durable vise une citoyenneté d’électeurs informés et de consommateurs conscients. Dans cette perspective, c’est sûr, les médias — télé, radio, internet, édition, etc. — et les ONG (organisations non gouvernementales) auront un rôle de pointe à jouer. Quatro, car on se forme tout au long de sa vie, l’Unesco invite à mettre en place des formations spécialisées sur les modes de vie « durables » à l’intention de toute la population active, du plombier à l’agriculteur en passant par l’ingénieur ou le banquier. C’est dire si l’Education au développement durable ne se cantonnera pas à l’école. Car la finalité est de donner à chacun, jeune et moins jeune, la capacité de prendre des décisions et d’agir afin de résoudre les problèmes qui menacent notre avenir commun. Cela peut vouloir dire, par exemple, repenser au jour le jour ses actes de consommation en privilégiant commerce équitable ou local, alimentation biologique, épargne éthique, etc. Cela pourrait être aussi changer sa façon de se déplacer, bâtir sa maison en éco-construction, s’investir dans la vie citoyenne de sa commune, d’un syndicat de son entreprise, militer pour un monde plus solidaire ou sensibiliser d’autres classes de son école… Il existe mille manières de poser de façon autonome des choix de vie plus « durables ». Et de toute façon, il faut voir cette éducation au développement durable comme un processus qui dure « tout au long de la vie », qu’on doit remettre au goût du jour régulièrement.

La participation sera la clé du succès

Bien, bien. Encore faut-il faire passer efficacement le message et surtout réussir à faire évoluer les comportements du plus grand nombre. Pour y parvenir, l’Education au développement durable mise énormément sur des approches éducatives participatives. Effectivement, si on veut que les élèves et les citoyens s’engagent pour un monde meilleur, il faut stimuler cette attitude et les rendre le plus possible acteurs de leurs apprentissages. Au niveau des écoles, dans toute leur diversité, cela suppose de faire la part belle aux discussions, aux enquêtes philosophiques, aux simulations, aux scénarios, aux jeux de rôle, aux jeux tout court, aux technologies de l’information et de la communication, aux excursions et aux apprentissages en plein air, à l’expérience sur le lieu de travail et à la recherche de solutions, etc. Ensuite, de la participation à l’action, il faudrait qu’il n’y ait qu’un pas. L’idée serait donc aussi d’encourager fortement la mise en projet de groupes d’élèves, dans les écoles, les universités, les centres de formation continue… Idem hors de tout contexte scolaire, dans les mouvements de jeunesse, les syndicats, les clubs sportifs, etc. Car c’est toute la société qui doit se retrousser un peu les manches et se mettre en branle pour faire avancer le développement d’un monde plus juste, plus équilibré, plus viable et plus solidaire.

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